En trial, bien que la technique soit très importante, un deuxième facteur joue un grand rôle dans votre performance: le mental.
Attention, cet article a été rédigé par un individu. Nous ne sommes pas tous identiques, nous ne percevons donc pas les choses de la même manière.

Il est, à mon avis, bon de distinguer trois types de mental.
Le mental lié à l’apprentissage et à ses capacités.
Le mental pour un gros envoi.
Et enfin,le mental que doit avoir un compétiteur.

Commençons par le plus dur. Au début, croire en ses capacités, et persévérer.
Vous faites partie de ceux qui ne se sont pas dit «  Ha mais c’est trop dur j’y arriverais jamais » ? C’est bien ! Mais le plus dur est certainement à venir. Rien ne sert de mentir, le trial est une école difficile qui demande beaucoup d’investissement (en temps et physique) et beaucoup de mental.
Cependant, même si  nous ne partons pas tous du même point, autant techniquement, physiquement, que mentalement nous avons tous les capacités de !

Cela demandera plus ou moins de travail selon les personnes.

Si vous roulez seul, la difficulté vient de la motivation qui va aller et venir. Si vous progressez, la motivation sera là et vous aurez d’autant plus envie de rouler pour progresser.  Mais vous aurez, à coup sûr, des périodes où vous allez stagner. La durée peut varier, et cela peut rapidement vous décourager. C’est alors qu’un bon nombre abandonne le trial. Mais VOUS allez vous accrocher.

L’astuce est alors d’essayer d’autres mouvements, d’autres configurations.  (Sans pour autant  griller d’étapes !) Cela vous fera faire une pause avec la technique qui bloque.

Les nouveaux mouvements appris reboosterons votre moral et vous redonnerons confiance en vous. Par la suite vous aurez certainement ce qu’on appel le « déclic »  vis-à-vis de la technique qui posait problème.

Regarder beaucoup de vidéos peut vous aider à avoir ce déclic. En effet, à ne pas pratiquer le mouvement un petit moment, vous allez oublier les défauts que vous aurez très certainement pris, et imprimerez le mouvement bien exécuté vu dans les vidéos. Une fois sur le vélo, vous aurez ainsi plus tendance à le refaire tel que vous l’avez vu.

Si vous avez la chance de ne pas rouler seul, la baisse de motivation peut venir de la progression plus rapide des autres. Il va alors falloir vous accrocher, essayer de combler ce retard. Ce qui est justement stimulant et tire généralement vers le haut.
« Tiens lui il arrive à faire ça,  je dois pouvoir aussi » «  Si lui passe, pas de raison que je ne passe pas » « Ha ouais, je l’avais pas vu de cette manière ce passage »

Toutes ces phrases vont, en quelque sorte vous pousser à essayer, à persévérer.

Les railleries de vos camarades ou même des passants peuvent, même si elles sont certainement là pour plaisanter, être lourdes et difficiles à encaisser à la longue. Mais rappelez vous toujours que vous roulez pour vous, pour votre plaisir. Même si, à vos débuts, en vous voyant, le trial peut paraître ridicule, il est vrai qu’enrouler une marche de 30cm n’est ni impressionnant, ni incroyable.  Mais imaginez vous cette personne (non trialiste) sur votre vélo et prenez plaisir à l’imaginer peinant ne serait-ce qu’à rouler.
Il faut un début à tout.

Venons-en au deuxième type de mental, avant un gros envoi, ou un passage dit « te chie pas ».

Plusieurs cas de figure, une configuration que vous n’aimez pas (hauteur, finesse ect …) ou un envoi que vous savez à la limite de vos capacités actuelles, et vous sentez la confiance en vous partir en courant.

C’est alors le moment de « débrancher le cerveau » comme on dit.

Certains vont préférer envoyer vite avant que le mouvement ne les bloques, d’autre préférerons se poser, regarder le passage un moment pour se décider. C’est alors selon votre caractère.
Cependant, il faut, avant tout envoi, prendre plusieurs facteurs en compte.
Savoir si la prise de risque en vaut réellement la peine.
Est–ce dangereux physiquement, pour mon matériel, ou pour les deux ?

En cas de chute, quels risques ? Des échappatoires ? Mes pieds, où les poser sans risque ? (Cet information préalable est très importante en naturel au vu des caractéristiques du terrain:« anarchiques », racines, pierres qui dépassent, etc)
Une fois prêt à lancer, deux options : envoyer , ou ne pas envoyer. Mais n’envoyez jamais un mouvement à moitié, ce peut être violent …
Il faut parfois se forcer à envoyer un mouvement, car la tête bloque. Ce peut être une bonne chose comme une très mauvaise. Là-dessus, pas de théorie, c’est à vous de connaître vos limites. Bien que l’on puisse les repousser, il faut parfois savoir se dire Stop.

Imaginer le mouvement peut également aider. Certains se servent de leur mains pour le visualiser, répètent le mouvement au sol, ferment les yeux et se représentent le passage ; Bref, toutes les techniques sont bonnes tant qu’elles sont efficaces, trouvez les vôtres !

Une bonne respiration est également importante. Avant un gros envoi, prenez de grandes inspirations, et lors de votre envoi, expirez. Cela devrait vous faire gagner quelques centimètres.

Si vous ne sentez pas ce passage, n’hésitez pas à renoncer, vous y reviendrez plus tard, avec plus de technique, ou un jour de plus grande forme, peu importe.
Le facteur « état du matériel » est également important à prendre en compte.
N’envoyez pas le plus gros transfert de votre vie avec un frein « limite »…

En résumé, il est parfois bon de repousser ses limites, mais n’envoyez jamais un mouvement sans avoir préalablement pensé aux dangers de l’environnement.

Dernier point de cet article, le mental d’acier du compétiteur.

En effet, en compétition, vous n’avez pas le choix du tracé, il peut donc vous arriver de vous retrouver sur un passage plus gros, ou plus technique que ce que vous avez l’habitude de faire. La peur du 5 ou du simple pied peut alors vous donner du courage, et vous laisser envoyer un gros passage. Ceci, combiné au point vu juste au dessus « le mental avant un gros envoi »

Mais le plus dur, est de rester concentré et imperméable aux conditions.

En effet après un 5 dans une zone, vous pouvez être énervé, déçus, dépité ect ect et il ne faut pas que cela influe sur votre performance.
Il ne faut pas écouter ce qu’il se passe autour de vous, les deux choses qui doivent vous atteindre sont, votre vélo, et le commissaire. Une troisième peut s’y ajouter si elle est présente, votre suiveur.

Vous devez faire abstraction de tout le reste afin d’être concentré à fond pendant 2min30 et ne pas faire d’erreur de pilotage.

Suite à un échec reconcentrez vous et ne vous laissez pas submerger par les sentiments, le plus important est l’instant présent, la course. Peu importante si vous venez de vous faire sortir d’une zone, battez vous jusqu’au bout, tout est rattrapable sur les zones suivantes.

Ne vous reste maintenant « plus qu’à » (comme si c’était chose facile …) travailler votre mental ! Rassurez vous, tout cela vient en grande partie avec le temps.

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